Moi je rigole Maman...

- Fitoooon !!!!
(Une fois n’est pas coutume, ce texte commence par le Fiton de l’histoire)
- Quoi mamaaan ?

Fiton se dandine. Fiton bouge. Fiton gigote.
Je tente de lui mettre son pyjama. En vain.

Il est 20h00 et je suis fatiguée par ma journée de travail et sa course perpétuelle.
Mais ça Fiton ne le comprends pas. Comment pourrait-il le comprendre d’ailleurs ? Du haut de ses 4 ans, il ne peut s’imaginer les petits soucis et gros tracas qui ponctuent les 24h00 d’une mère agitée.

Fiton se trémousse.

Il est juché sur la cuvette des toilettes, petite hauteur qui permet un léger soulagement à mon dos qui en a déjà plein (le dos) et il frétille du popotin tout en grimaçant à son reflet dans le miroir.

Je tente avec peine d’enfiler le haut en lui maintenant un de ses nombreux bras (attention, ceci est une illusion d’optique du à la vitesse, Fiton a bien seulement deux bras),
Je songe à proposer ma candidature au Guinness des records, catégorie «habillage d’anguille en milieu hostile».. je suis sure que je pourrai avoir une chance.

Fiton glousse comme une poule à présent (un doute m’assaille.. Est ce bien la poule qui glousse ? ou le dindon ?) ce qui a pour effet de le faire éclater de rire et donc de se tortiller encore plus. J’en ai marre! Ras le bol ! la coupe est pleine ! Plus un gramme de patience, je craque et crie :
- Ça suffit, Fiton, maintenant !! J’ai pas du tout mais alors pas du tout envie de rigoler !!
Fiton me regarde, interloqué..
- Mais c’est pas grave Maman … moi, tu sais, je rigole tout seul !!

Ben oui ..Fiton rigole tout seul… et il n’a rien compris de mon message, qui il faut le dire, est plus que confus. Car pourquoi dire une chose pour en faire comprendre une autre ? surtout à une anguille comptant 4 années..
Et lorsqu’on prête un tantinet attention à ce que l’on dit, on peut se rendre compte (avec effarement) de la quantité de stupidité débitée dans une journée.

(à moins bien sur que vous ne soyez un parent idéal et doué d’au moins deux neurones fonctionnant à plein régime .. mais permettez moi d’en doutez puisque vous êtes là en train de parcourir ce blog)

Bref, reprenons. 

Je suis par exemple la spécialiste des phrases à rallonge qui veulent tout dire et rien en même temps. Zom, adepte du vénérable mais agaçant silence se laisse quelque fois aller au terrible « oui mais non »
- Pappaaa, je peux faire ça ??
- Oui … mais non.

Un peu déstabilisant comme réponse, non ? oui ? oui mais non ?
La même situation devant votre vénéré supérieur hièrachique qui détient le suprême pouvoir d’agir sur les cordons de votre bourse.
Mise en situation :  (fermez les yeux et imaginez le visage de Mr X, DGCNSDRH : directeur général en chef non suppléant de la direction des ressources humaines)
- Monsieur, après un bilan que je crois fort positif, du à de nombreuses heures supplémentaires, un travail acharné, une passion sans faille, je pense, après les 30 longues années que je viens de passer à travailler dans votre société, qu’il serait temps de songer à une augmentation..
- Euh .. oui … mais non !

Je crois que nous pouvons tous  trouver, en se triturant un peu le solitaire neurone, pléthore d’expressions de ce type. Je ne vais pas m’amuser à les  répertorier. Je préfère vous laisser chercher … ou pourquoi pas vous laisser surprendre, au hasard d’une conversation fitonesque, par une réplique pleine de vérité… Ne dis t’on pas d'ailleurs qu’elle sort de la bouche des enfants ?

Bulle